Filière de sapin Bio avec la chambre d'agriculture d'Ariège - Foix
25 avril 2017 - Par Hortense Rigail
Filière de sapin Bio avec la chambre d'agriculture d'Ariège - Foix
Trois agriculteurs ariégeois suivent l'exemple de Michel Vuillier en se lançant dans la production de sapin de Noël bio. Le marché est là, une filière est en train de naître.
L'Ariège, nouvelle patrie du Père Noël ? Bientôt peut-être avec le lancement d'une filière de sapin de Noël bio. C'est Michel Vuillier qui a ouvert la voie en 2007. «C'est un pari que j'ai lancé» explique-t-il simplement. Aujourd'hui, il cultive ses sapins du côté de Montjoie-en-Couserans. Pour Noël 2016, il a récolté 30 000 sapins bio qu'il a vendu dans différentes régions, en France.
Pourquoi un sapin bio ? Et pourquoi pas ? Savez vous qu'un sapin de Noël classique peut recevoir jusqu'à dix traitements phytosanitaires par an, rappelle Michel Vuillier. Et un sapin est récolté au bout de 4 à 6 ans. Cela donne la mesure de l'économie de phyto réalisée.
Ce créneau porteur, la chambre d'agriculture a décidé de le travailler comme une filière de diversification. «C'est du développement» explique François Toulis, le président de la chambre d'agriculture. «La chambre va accompagner les agriculteurs qui le souhaitent pour planter et exploiter. Après la bûche paysanne, c'est une nouvelle manière d'exploiter le bois.»
L'originalité de la démarche, vient aussi du débouché assuré, de cette future production. France Sapin bio, de Montjoie, s'engage à acheter la production de sapins bio des nouveaux venus à un prix garanti.
Cette aventure, trois agriculteurs ont décidé de la tenter.
Comme Elian Alozy qui fait de la polyculture et de l'élevage sur La Bastide-de-Sérou. «Je vais travailler sur 4 hectares, soit 3 % de ma surface agricole utile (SAU)» explique le jeune homme, séduit par cette nouvelle culture. Il devrait planter 90 % de sapins nordmann et 10 % d'épicéas. «Comme l'élevage bovin est en dents de scie, nous cherchons à assurer la pérennité de notre exploitation. Le sapin de Noël, c'est un peu le maïs semence de la montagne» souligne Jacques Hato de Raissac.
Joël Venturin, de Caumont, est le troisième à se lancer dans l'aventure.
La chambre, représentée par Mehdi Bounab, va accompagner les trois premiers agriculteurs tout au long du processus. Première récolte attendue dans 4 ans. La filière devrait vite se développer. La chambre d'agriculture cherche déjà de nouveaux agriculteurs candidats au démarrage de la culture de sapin bio, pour assurer des fêtes sans phyto.
Arnaud Paul pour la Dépêche